Si le blocus n'est pas levé cette semaine, la question s'éternisera jusqu'à la mi-janvier – Arman Melikyan

Opinions
28.12.2022

Si le corridor de Lachin n'est pas débloqué cette semaine, la question pourrait s'éterniser au moins jusqu'à la mi-janvier de l'année prochaine. C'est ce qu'a déclaré l'ancien ministre des Affaires étrangères de la République d'Artsakh, Arman Melikyan, dans une interview accordée à VERELQ.

 

M. Melikyan, comment évaluez-vous la discussion au Conseil de sécurité de l'ONU sur la situation autour du blocus de l'Artsakh ? Quelles conclusions peut-on en tirer ?

La discussion visait à identifier les positions des membres du CSNU sur la question soulevée par l'Arménie. Des positions ont été exprimées. Le couloir humanitaire reliant l'Artsakh à l'Arménie, la route de la vie, reste bloqué. En d'autres termes, la crise humanitaire n'a pas été surmontée et continue de s'aggraver. On ne sait pas encore si le Conseil de sécurité des Nations unies adoptera une déclaration à l'issue de la discussion, mais si le corridor n'est pas débloqué cette semaine, la question pourrait s'éterniser au moins jusqu'à la mi-janvier de l'année prochaine. On ne sait pas encore si le Conseil de sécurité des Nations unies adoptera une déclaration à l'issue de la discussion, mais si le corridor n'est pas débloqué cette semaine, la question pourrait s'éterniser au moins jusqu'à la mi-janvier de l'année prochaine.

 

La communauté internationale semble considérer la situation dans le corridor de Lachin comme faisant partie du conflit arméno-azerbaïdjanais, tandis que Bakou présente la situation comme son propre problème interne. Y a-t-il une chance qu'une telle position de la communauté internationale ait un quelconque effet sur Bakou ?

En fait, la question du blocage du corridor est directement liée à la souveraineté de la République d'Artsakh, et je pense que la plupart des membres du CSNU le comprennent très clairement. De ce point de vue, la composante humanitaire n'est qu'un dérivé de la raison principale. L'Azerbaïdjan tente d'établir la dépendance verticale de Stepanakert et sa subordination au despotisme de Bakou, et la question de l'environnement n'est qu'un écran de fumée pour masquer les véritables raisons des actions de la partie azerbaïdjanaise. À tout le moins, l'Artsakh ne faisait pas et ne fait pas partie de la République d'Azerbaïdjan et a le droit de disposer de son sous-sol à sa guise.

 

La quasi-totalité des pays participant à la discussion ont déclaré que le nom de la république non reconnue était Nagorny Karabakh, tandis que Bakou a cherché à supprimer ce nom de l'agenda international. Le représentant azerbaïdjanais a d'ailleurs reproché ce fait. Pouvons-nous espérer que le « Nagorny-Karabakh » revienne également à l'ordre du jour des véritables négociations sur le soi-disant accord de paix ?

Je pense qu'un traité de paix entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan ne pourra être signé que s'il comporte au moins des garanties claires quant au fonctionnement ininterrompu du corridor humanitaire reliant l'Artsakh à l'Arménie. Je considère qu'il est nécessaire de former un comité spécial au sein de la structure gouvernementale de la République d'Artsakh pour protéger et mettre en œuvre les droits souverains de l'État, dans des conditions de non-reconnaissance. Ce dernier devra concevoir et mettre en œuvre des mesures (y compris à l'étranger) pour la protection politique et juridique de la souveraineté du pays dans tous les domaines de la vie, notamment la sécurité, l'économie, la protection du patrimoine culturel, etc. Un travail cohérent et ciblé produira à coup sûr les résultats escomptés. 

 

Les autorités arméniennes rejettent la responsabilité de la situation dans le corridor de Lachin sur les forces de maintien de la paix russes. Avez-vous le sentiment que Nikol Pachinyan et son gouvernement se sont, pour ainsi dire, « lavé les mains » ?

Les autorités arméniennes en place ne sont même pas capables d'assurer l'intégrité territoriale de la République d'Arménie proprement dite. Par conséquent, je pense que nous n'avons pas affaire ici à un sabotage délibéré, mais à la capacité limitée de nos détenteurs de pouvoir et, par conséquent, à la souveraineté tronquée de l'État dans son ensemble.

 

Comment cette situation sera-t-elle résolue ?

Il semble que la confrontation va s'intensifier pour l'instant. Il est possible que le dénouement survienne avec de nouveaux facteurs et circonstances qui ne peuvent être pris en compte dans le scénario actuel.

 

Source : verelq.am