Sortie du Labyrinthe aux Abricots d’Or

Arts et culture
12.07.2022

Abricots d'or – Jour 2 :  près de 30 ans plus tard, les Abricots d'Or réhabilitent le Labyrinthe de Mikayel Dovlatyan, fantasmagorie cinématographique franco-arménienne réservée aux initiés du genre.

Par Lusine Abgaryan

Labyrinth, première co-production franco-arménienne de l'histoire du cinéma, a été tourné à Erevan et à Sevan en 1995. Une époque où la toute jeune Arménie indépendante traversait une période aussi particulière que compliquée, manquait encore de tout et surtout de moyens pour la réalisation de films de dimension internationale.

Dans un monde divisé où règnent le cauchemar et le désordre, Andreas, alias Serge Avedikian, et Abel, interprété par le fameux acteur, "artiste du peuple" de l'ère soviétique, Frunze Dovlatyan, cherchent sans jamais les trouver les chemins de sortie de ce chaos. Dyschronie des rythmes de vie et perte des repères sont au cœur de l’intrigue de cette représentation fantasmagorique et symbolique de nombreuses questions existentielles.

Mikayel Dovlatyan, le réalisateur du film, se souvient qu'au moment de sa sortie, en 1995, le Cinéma Moskva qui accueillait le film se trouvait dans un état déplorable, incapable de se charger de sa projection régulière. N'ayant par ailleurs su séduire un large public, il n'aura eu le droit en Arménie qu'a deux projections, l'une à Erevan et l'autre à Kapan. Il a pourtant connu meilleur destin à l'international, présenté dans la section Panorama, à la Berlinale 1995 et en salle l’année suivante à Paris.

Sa restauration en version numérique a servi de prétexte à sa projection hors compétition aux Abricots d'Or. Mikayel Dovlatyan raconte qu'il lui fallu durement batailler avec l'administration des productions Mosfilm à Moscou où étaient conservées les bobines originales. Au terme de longues négociations, il a finalement pu en récupérer une copie numérique. Le résultat en valait la peine, Serge Avédikian, interprète du rôle principal, et présent lors de la projection d'hier au cinéma Moskva reconnait qu'«après la reconstruction du film, une deuxième vie lui a été redonnée aujourd'hui ».